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Le saumon d'Atlantique et les mesures de protection en Occitanie
Le saumon est un poisson migrateur qui vit en eau douce et salée. Lors de sa migration vers la source, il parcourt jusqu'à 50 km par jour et doit braver de nombreux obstacles tels que des barrages. Inscrit dans la «liste rouge» des espèces menacées, le saumon d'Atlantique bénéficie d'une double protection nationale/européenne et d'un accompagnement Natura 2000 animé par le Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (SMEAG).
Le saumon d’Atlantique (Salmo salar) est une espèce de poissons appartenant à la famille des salmonidés. Le saumon est une espèce amphibiotique et potamotoque. Il vit dans les zones tempérées, fraîches et froides de l'océan Atlantique puis dans les cours d’eau de la Garonne ou de la Dordogne. Les indices de sa présence remontent au Paléolithique, soit -14.000 ans avant J.-C. Selon la durée du séjour en mer et l’importance des stocks de nourriture, le saumon sauvage d’Atlantique peut mesurer entre 50 et 130 cm voire plus pour un poids compris généralement entre 1kg à 30 kg.
Le saumon d’Atlantique se reproduit en eau douce dans le cours d’eau où il est né, phénomène appelé homing, grâce à un odorat capable de reconnaitre «l'odeur de l'eau». Le saumon peut parcourir jusqu'à 50 km par jour. Quand il atteint l’âge de la maturité sexuelle, il rejoint les eaux de l’océan Atlantique ou de la mer du Nord pendant trois ou quatre ans. Puis il revient sur son lieu de naissance pour retrouver sa frayère. Sur le bassin de la Garonne, la reproduction des grands salmonidés est localisée sur l'axe Ariège. Victimes d'un vieillissement accéléré, les géniteurs meurent après la reproduction. Les femelles ont une fécondité importante : elles produisent entre mille et deux milles œufs par kg de son poids, ce qui représente 25% du poids du saumon.
Les œufs, d'une couleur rose, sont déposés en plusieurs fois et mesurent de 5 à 7 mm. Plus lourds que l'eau, ils ont un aspect un peu gluant et sont protégés par des graviers pendant la période d'incubation qui dure environ trois mois selon la température de l'eau. L'éclosion survient entre février et mars et les alevins mesurent environ 20 mm. Au bout d'une ou deux années, les saumons se smoltifient et peuvent alors rejoindre l'océan Atlantique où ils atteignent l'âge adulte. Les aires d'engraissement se concentrent dans les îles Féroé ou encore les mers Baltique, de Norvège ou du Labrador. La population du bassin Garonne est principalement constituée d’individus de Plusieurs hivers de mer (PHM) : tous ont séjourné au moins deux ans dans l’océan Atlantique avant de revenir sur le bassin pour se reproduire.
Cycle du saumon d’Atlantique, source Migado
Sur la dernière décennie, près de 15.000 retours de saumons d’Atlantique sur la Garonne et la Dordogne ont été recensé. Un chiffre qui constitue «des perspectives intéressantes pour l'avenir de l'espèce», selon l'association Migado qui réalise, chaque année, un travail de «repeuplement» sur le bassin Garonne-Dordogne avec l’introduction en moyenne de plus d’un million de juvéniles issus de l'élevage. Ces populations restent toutefois fragiles car les conditions environnementales, en particulier l’hydrologie, ainsi que les captures accidentelles liées à la pêche avec d’autres poissons migrateurs (comme l’alose feinte ou la lamproie) peuvent être préjudiciables sur la montaison des spécimens adultes. Le saumon d’Atlantique est considéré comme une espèce vulnérable sur le plan national et est inscrite sur la liste rouge à l'échelle européenne.
Après une prise de conscience nationale qui s’est concrétisée par la création d’un Plan saumon en 1975, des actions de restauration se sont mises en place sur les bassins Garonne-Dordogne à la fin des années 1980 :
- Législatives avec notamment l’interdiction depuis 1978 de la pêche sur les bassins et réduction du quota de pêche à l’échelle mondiale ;
- Techniques et biologiques avec l'introduction de dispositifs de franchissement des barrages, opérations de repeuplement, etc.
Pour aller plus loin : à Malause (82), une rivière artificielle de contournement (passe à poissons) pour faciliter la montaison des poissons migrateurs de la Garonne
Des actions de conservation sur le bassin
Avec le réseau européen Natura 2000, le Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (SMEAG) pilote avec ses partenaires, depuis 2007, la gestion et l'animation du programme poissons migrateurs sur le fleuve en mettant l'accent sur les actions relatives aux habitats. Par ailleurs, des actions de conservation et de restauration sont mises en place. La plupart des sites Natura 2000 s'intègrent dans un document d'objectif (Docob) qui permet de mettre en place des actions et des mesures permettant de protéger, de restaurer les populations et les habitats de poissons migrateurs. Le saumon d'Atlantique est actuellement présent en Garonne amont (sur les départements de l'Ariège et de la Haute-Garonne) et de Garonne aval (dans le Tarn-et-Garonne). Toujours sur l'axe Ariège, un audit sur les ouvrages hydroélectriques en aval de Labarre (09) a été réalisé entre 2009 et 2010 par le bureau d'études Ecogea, ses conclusions ont permis de constituer un document de référence. Cette opération coordonnée de rétablissement de la continuité écologique (pour la montaison et la dévalaison) sera prochainement achevée. Enfin, pour connaître l’efficacité des dispositifs de passe à poissons mais aussi suivre la dynamique des populations de migrateurs, des systèmes de comptage sont parfois mis en place au niveau des dispositifs de franchissement. À ce titre, Migado gère les sept stations de contrôle sur le bassin Garonne-Dordogne-Charente-Seudre. Sur ces sites, des données sont enregistrées en continu comme l'abondance, la migration de reproduction, dévalaison ou la colonisation des cours d'eau.